Sur le fil

C'est à un cheveu, à un fil, à un tout petit rien que la fin de saison s'est jouée. Bloqué ce précieux week-end de fermeture, il me fallait conclure l'affaire pendant la semaine, avant samedi. Le compte à rebours est donc lancé et l'opération était loin d'être gagné.

En effet, le mois de janvier fût extrêmement dur niveau pêche. Justement ce mot niveau, ce mot récurant dans toute mes conversations de pêche, avec le site vigicrue comme page favorite. La consultation "multi quotidienne" en était presque maladive. 
"C'est grave docteur?"
"Oui, un peu je pense. Mettez-vous au tricot, ou collez des gommettes, cela va vous détendre." 

Car il faut bien se rendre à l'évidence, le balai incessant des perturbations nous a grandement compliqué la tâche. La montée d'eau s'est faite bien trop rapidement et pour ne rien arranger au tableau, les fluctuations des débits allaient du tout au rien. 

Notre pistolet pourtant bien chargé n'a pas fait long feu. Les cartouches nous les avons tirés écumant tour à tour l'ensemble de nos postes clefs. 
"Clic clic clic, votre barillet est vide Monsieur."
A l'évidence, à une semaine de la fermeture, nous sommes dans l'impasse et  sans aucune munition. 

C'est à ce moment précis qu'il faut cogiter, analyser et prendre des risques. Partir sur des secteurs inconnus au bataillon et se casser les dents à défaut de le faire sur nos poissons. Les premières sorties furent logiquement timides jusqu'aux premiers frémissements. Du sandre dans 1m d'eau voilà un pari osé et pari validé. Pas bien gros, mais il y a sans doute quelque chose à creuser là dedans. 





Au côté de Chico, nous grattons, nous nous décalons jusqu'à trouver LE rassemblement. Les touches s'enchaînent, les arrivées beaucoup moins. Qu'importe, ils sont là. Les contacts francs et les leurres gobés témoignent que nous sommes dans le vrai. On peaufine les grammages, les tailles et les coloris pour le lendemain. Mais voilà, la vérité du soir n'étant pas celle du lendemain matin, nous retrouvons le poste vide. A peine croyable! La fête de la nageoire la veille, la gueule de bois le jour d'après. A quelques semaines des ébats amoureux, les hormones font aussi des merveilles chez les poissons visiblement. Ce sera le soir avec une bonne dose d'acharnement que les choses vont tourner à mon avantage. Sur place j'ai 2 heures et je sais que j'utilise ma dernière carte. Alors, pour conjurer le sort, j'efface tout et je change de logiciel. 

"Ils sont là, dans ce secteur, c'est sûr. Mais où? A 10m, à 20m de la veille ??? "

Et bien non, c'est en face que je les ai retrouvés. Autant vous dire qu'ils étaient en masse et plutôt bien portants : 6 poissons calibrés entre 51cm et 82cm. Des touches immanquables pour leur violence! Ces fameux coup du fusil, dignes du brochet ou du bar. Un régal donc pour cette fermeture anticipée qui aurait pu largement tourner au vinaigre. 
A l'heure où j'écris ces lignes, le soleil tombe et avec ce dernier coup du soir si prometteur. Rendez-vous donc l'hiver prochain même heure, même lieu les cocos. 
Clap de fin pour cette saison 2017!



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