A la bonne heure
Un soleil généreux et des
températures caniculaires, une belle synthèse de ce cru estival le grand Ouest.
Face à cette météo, les poissons se sont adaptés. Tout comme nous, avant de
penser à manger, nous pensons à respirer. La gente halieutique n’échappe pas à
la règle. C’est donc en tenant compte de ce paramètre vital que mes recherches
se sont axées. Durant cet été mené tambour battant, j’ai alterné les pêches :
la truite sur les rivières Normandes, le sandre dans les eaux Angevines, le bar
sur les côtes Vendéennes sans oublier la découverte de rivières du côté de la Charente.
Vous en conviendrez, le spectre est large et il a fallu s’adapter. Le bal des
leurres dans la musette pouvait donc commencer avec comme maître mot : la
polyvalence.
Concernant le bar, il fallait être matinal. J’en veux pour preuve, cette anecdote
maritime. Au port à 5h00 de matin, le kayakiste lève-tôt croisait les couche-tard.
Pendant que certains auraient dû tournés à l'eau, mais j'étais à l'eau frontale vissée sur la tête. Inévitablement, les touches s’enchaînaient d'un matin sur l'autre.
Une fois les premiers vrombissements des moteurs au port, le calme plat. Le
créneau de juillet ?
5h30 – 7h00… c’est vous dire. Une heure trente pendant
laquelle tous les espoirs étaient permis : maigre de 88cm, bar de 71cm…
Pour le sandre, même combat, mais
à l’autre extrémité du jour, en mode couche-tard ce coup-ci. Sur des plages de
faibles profondeurs, au soleil couchant, nos amis montaient dans très peu d’eau
histoire de montrer aux alevins de l'année de quelques canines ils se chauffaient. Seule déception : la
taille.
Venons-en aux truites qui n’hésitaient
pas elles, à venir dans les premières veines d’eau, en plein courant pour lier l’oxygénation
à l’alimentation. Des magnifiques poissons, sur vitaminés avec des tailles
élevées, comme cette truite mesurée à 36cm = record !
Enfin quand je parle d'adaptation, en
voici une dernière du côté de la Charente. Un trou magnifique et un balaise de
chevesne calé contre des racines. Deux jours de traque, l’ensemble des leurres
passés en revue et à part un suivi, rien de flagrant. Visiblement, l’armada le laisse
de marbre. Assis sur la gravière, j’observe : l’eau, puis les racines puis
l’arbre au-dessous duquel ce chevesne aimait se poster. Mêlées aux branches de cet arbre, des mûres…
Et si Monsieur attendait tout simplement que ces trésors noirs et rouges lui tombent du
ciel ? Ni une, ni deux, je cueille en amont quelques-uns de ces bonbons
noirs histoire de mettre en place mon stratagème.
Je démonte un hameçon d’un leurre et je jette le fruit dans le courant. Un fil, un hameçon, un grand retour aux sources. Une dérive. Deux dérives et la troisième sera la bonne. La mûre descend bordure de
courant et laisse le temps au poisson de prendre connaissance de l’aubaine. Alors que le fruit virevolte dans le courant, le poisson sort comme une balle de sa cache et gobe le fruit défendu. Le ferrage est appuyé et immédiat avec le combat
énorme qui s’en suit. Quel bonheur d’avoir leurré ce poisson insensible à
toutes autres formes de sollicitations.
Preuve qu’avant de dévaliser son marchand de pêche, il y a bien des solutions évidentes et naturelles sur notre terrain de jeu. Cela, je tente de commencer à l’apprendre à mon garçon !
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