Seiché
Un coup de tête et quelques textos. Voilà comment cette histoire commence. Une envie de bouger, d'humer l'iode avec face à soi, l'immensité de l'océan. Une famille toujours moteur dans ces projets, nous décidons de prendre la route en plein samedi après-midi pour une expédition de 24h en Vendée. Quelques textos fébriles à mes amis comme ceux échangés avec Magic JJ quelques heures avant le départ:
" Les pommiers sont en fleurs? Je tente une sortie cet après-midi, tu y crois ?"
" Je suis en gwada je ne connais pas la météo en métropole. Mais les anciens le disaient. Température de l'eau? Ça peut le faire..."
Ça peut le faire donc ou pas. Bilan des courses ce soir! Je charge le kayak et trie méticuleusement ce que je vais accrocher au bout de la canne. Beaucoup de suppositions au démarrage avec des boites bien garnies pour faire face aux différentes situations. Feu!
Premiers coups de pédales et première déconvenue : erreur de micro SD, je n'ai pas la cartographie sur mon GPS, je vais donc naviguer à vue avec comme seule indication la profondeur. Le vent d'Est quant à lui redouble sur l'eau rendant impossible la lecture des veines de courant. Ambiance!
La chance, c'est la faculté de s'adapter instantanément à l'imprévu alors, vaille que vaille, tentons d'être chanceux. Mes yeux n'étant jamais totalement rivés sur mon écran de sondeur lorsque je pêche, je reprends quelques amers pour me positionner. Dans 1m10 d'eau en 7g, il y a 2 cas de figure et pas un autre : le bar est à la côté, vraiment à la côte ou il ne l'ai pas. Le fameux "Ça peut le faire" de Magic JJ me revient en tête.
Pas le temps de douter, la nouvelle arrive brusquement: première touche et premier poisson calibré. Premier poisson et avec lui, la clef unique sur le trousseau de ce qui fera basculer cette session en pêche exceptionnelle. Une bedaine qui ne laisse aucun doute sur l'occupant : une seiche taille golgoth bien rangée. Conclusion : ils sont bien à la côte en embuscade sous les seiches dans rien d'eau. Cela tombe bien j'y suis!
Joueur je tente de les faire monter en surface. Ils sont derrière le leurre comme en témoigne les sillons en V mais rien n'y fera. Aucun coup de mâchoire à déplorer. Je repasse aux leurres souples : je descends de taille, je monte de taille mais avant tout, je change de couleur. Rien n'y fera non plus.
Je reprends donc le combo unique qui m'a valu la première prise. Vous savez quoi ? Un leurre de 5 pouces de couleur blanche, bizarre non pour des poissons derrières des seiches ;-)
A partir de là, les touches sont d'une violence inouïe. Des poissons d'une taille jamais égalée sur ce poste : incroyable. Des bars littéralement gavés, à la panse saillante de retour de fraie mode gavage. Dans 1m, je me régale sur les combats tout en puissance et en rush. Le poisson de plus de 80cm est même atteint dès la première sortie de l'année.
Sans mot, seiché par ce que je viens de vivre, haut très haut dans les nuages, je rentre au port ma tête encore là bas.
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