A la fraîche
Il y en a qui font des afterwork,
pour ma part j’opte pour des beforework. Je vous rassure, je n’ai pas de carte
de fidélité au bistrot du coin. Non, rien de tel pour démarrer une journée que
d’aller pêcher à l’aube. Sous une lumière magnifique, « Jean » Seb et
moi, prenons la direction de la moulière sur laquelle théoriquement nos dorades
royales nous attendent. Pas de vent sous un soleil radieux, le moment s'annonce particulièrement agréable. Les premiers crabes sont accrochés à nos hameçons 4/0 fort de fer et c’est parti pour 1h30 de pêche. Nous sommes
minutés, alors ces dames n’ont qu’à bien se tenir. A l’arrêt sur nos scions de
canne, prêt à ferrer à la moindre anomalie, il plane comme une atmosphère de
chasse sur "poussin", le sobriquet de notre embarcation. 5 puis 10 minutes défilent et toujours rien.
Les premières interrogations
surviennent alors : repositionnement du bateau, changement radical de poste, descendre en diamètre de bas de ligne. Pourtant, toujours pas
un mot sur le bateau, chacun reste muet, comme pour ne pas porter la poisse. Seb annonce alors une
première touche qui n’aboutira pas. Pour cette pêche, ce sont souvent des
passages éclairs de bancs, alors l’attention monte encore d’un cran. Les secondes qui suivent sont précieuses, les gestes se doivent être
rapides et précis.
Le banc est là, à 20m devant nous. Autant vous dire qu'il ne fait pas bon être crabe à ce moment précis de sa vie. Elles se jettent littéralement dessus, les explosent mais n’insistent malheureusement pas pour nous. Après 3 ferrages
dans le vent, je décide de rendre très légèrement la main au premier "flagrant délit de grignotage". Stratégie payante
car ce coup-ci, elle est bien au bout de la ligne. Cependant le poisson est mal
piqué et se décroche, comme trop souvent à mon goût. Allez, on reprend les mêmes et on
recommence. Même lancé, même concentration et même petit mou dans la ligne.
Toc…
Toc…
....
Toc toc, je rends la main et cette fois-ci mon ferrage
est appuyé, pour ne pas dire violent tout comme les coups de tête qui s'en suivent.
Ça y est, ma carangue morbihannaise me livre son combat si puissant. La canne plie, rien n'est gagné. Nous jouons à
armes égales mais cette fois-ci le pêcheur s'en sortira. La kermesse durera ½ heure
puis plus rien. Le train ne passera pas 2 fois mais nous avons été bons et pris le wagon de tête sur le seul créneau qu'elles auront bien voulu nous donner.
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