Le code

Je vous l’avais annoncé lors de mon dernière article : une traque orientée 100% sur le sandre pour les dernières semaines avant la fermeture. Trois semaines de vacances loin de mes terres angevines associées à une grosse crue auront eu raison de mes premières pistes de localisation des poissons. 

J'attaque donc sur le début de la décrue. J'écume mes secteurs "sûrs" quitte à insister de manière déraisonnée. Trop stéréotypé dans mes pêches, j'en ai oublié l'essentiel : penser poisson! Je suis passé à côté de la probable seule crue de l'hiver. Adieu mon géant, rendez-vous à jamais, du moins pas dans l'immédiat. J'ai néanmoins extirpé de l'eau un poisson dépassant les 70 entre les zinets de sandres et autres silures qui eux, ont fait feu de tout bois multipliant mes casses. Bref, je n'ai pas été bon!

Le bon coup est derrière moi, les niveaux d'eau retombent. Par conséquent, on repart de zéro, on prend quelques paramètres (turbidité de l'eau, hauteur d'eau, débit, température) et on se lance. Biefs amont, aval, pêche de structures, de fosses ou plateaux? Le spectre de recherche est large. Beaucoup d'inconnus pour une équation qu'il faut résoudre au plus vite possible.

Je me suis attelé à procéder par élimination. Chaque virée même courte devait m’enseigner un élément nouveau pour affiner mes futures sorties et craquer le code. La stabilité des niveaux des dernières semaines m’a permis non seulement de localiser les bancs de sandres, puis de les suivre. D’abord timides, les scores sont montés crescendo jusqu’au toc. Le toc lourd qui annonce sans détour un poisson massif. Dans mon cas de figure deux options : un silure ou un sandre, avec un légère préférence pour ce dernier comme vous pouvez aisément l’imaginer. 

Un toc disais-je, dont je réponds par un ferrage appuyé. Œil pour œil, dent pour dent mon garçon. Une sensation de souche au bout de la ligne qui revient vers moi. Ce "tronc d'arbre" arrive à l’aplomb de mon kayak, l’heure de vérité approche. Je soulève fébrilement. Ca monte. Je desserre légèrement mon frein. Ça monte encore puis un premier gros coup de tête et le voilà qui prend 20m de fil. Je récupère l’excédent de la ligne et de nouveau à l’aplomb le poisson monte. Le coup de tête suivant moins appuyé que le précédent me laisse sentir mon fil frotté… contre des canines. Il est donc là le bucheron que j’attendais ! Je desserre de nouveau mon frein pour assurer le combat. Dans l’épuisette, le poisson est d’une beauté comme rarement j’ai pu observer. Un poisson vierge de blessures, en pleine santé et aux proportions magiques. La barre des 80 n'a pas tremblé, elle est largement dépassée!

Le veau est fait ! Il me reste quelques jours avec le clap de fin et la venue de mon pote Philippe, pour une fermeture… éclaire. La bonne nouvelle pour lui, c’est que je sais où ils sont et à quoi ils répondent… 

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