L'Oubliée


Cette année plus que jamais, j’arpente ces magnifiques rivières de 1ères catégories bretonnes, la faute à un agenda bien rempli qui me mène dans cette vaste région. J’en profite donc pour faire le plein de nature et découvrir des endroits toujours plus sauvages. Cette  pêche tactile et technique n’est pas pour me déplaire, alors je parfais mes lancés et ma lecture de l’eau pour tirer profit de ces instants halieutiques.
On prend le même ensemble canne moulinet, les mêmes leurres, la même motivation à en découdre et on recommence, mais ce coup-ci, ce sera dans les Côtes d'Armor. La rivière est large, je commençais pourtant à m’y faire à ces simili torrents des Pyrénées. Peu de pools, un courant soutenu et régulier où la moindre pierre est susceptible de cacher un poisson. Voilà pour le cadre.


Je peigne méticuleusement chaque recoin et l’histoire se répète. Un coup de gueule et puis s’en va. J’enchaîne les touches mais les poissons ne se laissent pas duper. Va falloir vraiment que je pense à mettre des hameçons au bout de mes leurres moi !
Le festival de Cannes approche, je vis de mon côté un festival de chandelles, de sauts et autres cabrioles qui aboutissent toujours au même scénario : retour du leurre à l’envoyeur sans poisson au bout ! Sur l’un des seuls calmes du parcours, au premier lancé, une masse sombre rate mon leurre… et là, tout va très vite dans ma tête :

« Un saumon, non pas encore ?  Impossible...»

«  Un chevesne… j’y crois pas vu la taille et la typologie de la rivière »

« Un brochet ? Très peu probable »

Voici un florilège des premières questions qui se bousculent dans ma tête.
Je m’applique à repasser au même endroit, à la même vitesse avec une seule idée : tout pareil. Le poisson revient sur le leurre et redescend immédiatement. L’excitation monte alors d’un cran. Je continue mais "l’inconnu du calme" ne bouge plus. Il est pourtant bien là, je le devine en dessous des risées de l’eau provoquées par le léger courant. Commence alors le bal des leurres. Tout y passe, mais rien n’y fait. Plan B : la stratégie du siège. Je patiente pendant 5 bonnes minutes, histoire de laisser la pression un peu retomber sur le poste et je réattaque, avec le même leurre qui l’a fait bouger une demi heure auparavant! Le premier passage sera le bon. Je distingue le poisson fondre sur le leurre et s'en saisir. Je ferre énergiquement. Ca y est, je le tiens, enfin ! Le combat est musclé et mon moulinet se met à chanter. Alors alors, qui es-tu bel inconnu ? Le poisson après un combat mémorable vient à mes pieds. Il s’agit d’une truite arc en ciel. Une de celle que vous retrouvez le jour de l’ouverture. Celle là n’est visiblement pas tombée dans les mailles d’une épuisette, et c’est bien accoutumée à la vie sauvage. Une vache de 48cm , une oubliée des massacres de l’ouverture qui retournera à l’eau pour combler qui sait un autre pêcheur pour l’ouverture 2017.


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